L’homme d’affaires, Tribert Rujugiro, vient de porter plainte contre l’Etat rwandais qu’il accuse d’avoir saisi ses biens dans un but de « vengeance politique ».
Les débuts de cette affaire remontent à octobre 2013, date à laquelle le gouvernement rwandais avait saisi la villa de M. Rujugiro, ses comptes bancaires, ainsi que ses actions dans un centre commercial de Kigali. Les autorités avaient invoqué une loi sur les biens abandonnés, pour justifier ces mesures estimant que l’homme d’affaires, expatrié en Afrique du Sud depuis 2009, n’avait plus aucun ne contrôle sur ses biens, et l’Etat rwandais a procédé à leur saisie. M. Rujugiro avait alors déposé en vain un recours administratif sans gain de cause. Au contraire, ses actions dans une usine de thé ont été saisies récemment.
Autant de déboires qui ont poussé le businessman rwandais à saisir la Cour de Justice de l’Afrique de l’Est, située à Arusha, en Tanzanie. Il estime avoir « perdu sur tous les échelons » au niveau de la justice rwandaise, et espère que le tribunal de la sous-région statuera en sa faveur.
Né au Rwanda, Tribert Rujugiro a fait fortune en investissant dans l’industrie du tabac. Proche du président Paul Kagamé, il était notamment chargé de la gestion financière du FPR (Font Patriotique Rwandais), le parti au pouvoir. Mais en 2008, de nombreuses discordes l’avaient emmené à rompre ses liens avec le pouvoir qui l’a accusé notamment d’avoir aidé financièrement des groupes rebelles hostiles au gouvernement. Depuis, il vit en exil, et ses relations avec Kigali demeurent tendues. Il estime que la saisie de ses biens par les autorités rwandaises est le fruit d’une vengeance. Pour lui, ses ennemis n’ont pas digéré le fait qu’il ait dénoncé des dérives du pouvoir en 2008, d’où cette apparente hostilité à son égard.