Près de deux semaines après la disparition au Kenya d’Emile Gafirita, un témoin dans l’affaire de l’attentat contre l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, la police kenyane n’a toujours ouvert aucune enquête.
La disparition de M. Emile Garifita est survenue le 13 novembre dernier dans le quartier où il résidait à Nairobi. Selon plusieurs témoins, l’intéressé aurait été enlevé alors qu’il rentrait chez lui le soir. Les soupçons ont été jetés sur la police Kenyane, qui a toutefois démenti toute implication dans cette disparition. Cependant, près de deux semaines plus tard, les autorités kenyanes n’ont entrepris aucune investigation afin de retrouver le disparu. Quelques mois avant sa disparition, M. Garifita avait exprimé sa crainte d’être assassiné pour avoir décidé de témoigner.
Les parties civiles dans l’affaire Habyarimana ont ainsi appelé les autorités françaises à prendre contact avec le gouvernement kenyan afin de faire la lumière sur cette disparition qui ralentit l’enquête sur l’attentat contre l’avion de l’ancien président rwandais. Dans le cadre de cette enquête ouverte en France, vu que l’équipage de l’avion présidentiel rwandais était français, neuf mandats d’arrêts ont été émis contre des proches du président rwandais actuel Paul Kagamé. Parmi ces personnes visées, 7 ont été mis en examen entre 2008 et 2010, tandis qu’une autre s’est réfugié en Afrique du Sud, et qu’une autre est décédée.
Pour rappel, l’attentat contre l’avion du président Habyarimana fut l’élément déclencheur du génocide ayant ravagé le Rwanda en 1994. Si la justice internationale a permis à ce jour d’écrouer plusieurs personnes jugées responsables de ce génocide, les circonstances de l’attentat qui avait coûté la vie à M. Habyarimana, et ouvert la voie au massacre de plus de 800.000 rwandais, en majorité des Tutsi, n’ont toujours pas été élucidées.