La Cour Pénale Internationale (CPI) souhaite juger Saïf al-Islam, le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Pour ce faire, cette juridiction a demandé au Conseil de sécurité d’y contraindre la Libye, qui détient l’intéressé.
Il s’agit d’un véritable bras de fer. D’un côté, la CPI tient mordicus à juger Saïf al-Islam Kadhafi, 42 ans, soupçonné d’être impliqué dans des crimes contre l’humanité commis en Libye en février 2011. De l’autre, le gouvernement libyen, qui détient actuellement le fils à l’ancien chef d’Etat, estime être en mesure d’organiser ce procès.
Ce conflit a commencé depuis juin 2011, à partir du lancement du mandat d’arrêt international par la CPI contre Saïf al-Islam Kadhafi. Et, le recours formulé par les autorités libyennes par la suite n’y a rien changé, ayant été rejeté en mai 2013. Depuis, environ 20 mois écoulés, la CPI a vraisemblablement perdu patience et s’est penchée vers le Conseil de sécurité des Nations Unies.
De l’avis de cette juridiction internationale, la Libye n’est pas en mesure de garantir un procès équitable au détenu qui n’est pas sous la surveillance des autorités libyennes mais plutôt sur celle d’une brigade d’anciens rebelles à Zintan (sud).Tripoli a tenté à plusieurs reprises d’obtenir le transfert de Saïf al-Islam Kadhafi dans la capitale mais sans succès. Ce pays est actuellement plongé dans un profond chaos, sans réelle autorité où diverses milices s’affrontant continuellement.
Malgré tous ces arguments, la Libye persiste à organiser ce procès. Pour preuve, Saïf al-Islam Kadhafi avait comparu devant un juge le 14 avril dernier par vidéoconférence devant un juge de Tripoli. Caractérisée par plusieurs dysfonctionnements, cette audience a été largement décriée, notamment par les médias.