La ministre tanzanienne en charge des Questions foncières, Anna Tibaijuka, vient d’être démise de ses fonctions, pour son implication dans une affaire de détournement de fonds publics. Elle est soupçonnée d’avoir reçu un million de dollars d’une entreprise privée impliquée dans cette affaire qui fait débat en Tanzanie depuis plusieurs semaines, et qui a conduit, la semaine dernière, à la démission du Procureur général Frederick Werema. La ministre a reconnu avoir effectivement reçu cette somme, mais nie toute malversation. En effet, a-t-elle affirmé, « il s’agit d’un don pour une association militant pour la scolarisation des jeunes filles, et dont je suis responsable ».
Le président tanzanien Jakaya Kikwete a adressé de sévères remontrances à l’égard de sa ministre, estimant que « ce qu’elle a fait est contraire à la déontologie d’un fonctionnaire ». « Comment quelqu’un peut-il permettre que tout cet argent soit déposé sur son compte privé par un homme d’affaires? », s’est-il interrogé.
D’après le rapport récent d’une enquête demandée par des députés de l’opposition, plusieurs responsables du gouvernement tanzanien auraient ordonné le transfert frauduleux d’un fonds public de 120 millions de dollars à une entreprise privée du secteur énergétique. Suite à ces révélations, le parlement a demandé la démission desdits responsables, notamment le Procureur général, le ministre de l’Energie Sospeter Muhongo ainsi que son secrétaire permanent, Eliakim Maswi.
Le président tanzanien a indiqué qu’il se prononcerait sur le sort de Sospeter Muhongo, d’ici quelques jours, le temps que des investigations supplémentaires soient faites.
Après la révélation de ce scandale financier, plusieurs bailleurs de fonds de la Tanzanie, dont la Grande-Bretagne, le Canada, l’Union Européenne, et le Japon, ont décidé de suspendre leur aide à ce pays estimée à 500 millions de dollars jusqu’à la fin de l’enquête.