Le procès de l’ex-chef de guerre Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) va se tenir à La Haye et non en République démocratique du Congo, où il est accusé d’avoir commis des crimes contre l’humanité, a annoncé lundi la CPI dans un communiqué.
Afin de rapprocher le travail judiciaire de la CPI des communautés les plus affectées, certains juges de la Cour avaient recommandé en mars dernier, que les déclarations d’ouverture dans ce procès aient lieu à Bunia, la capitale de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC. Le reste du procès se déroulera finalement au siège de la CPI à La Haye. La présidence de la CPI, tenant compte des risques pour la sécurité, le bien-être des témoins, l’impact logistique et les coûts estimés à plus de 600.000 euros, a conclu que les avantages potentiels de la tenue de procédures à Bunia ne valaient pas tous ces risques.
Surnommé le « Terminator », car réputé sans pitié, Bosco Ntaganda 41 ans est accusé d’avoir joué un rôle central dans les crimes ethniques commis en Ituri entre 2002 et 2003.
Il doit répondre de 18 chefs de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), dont il était le chef militaire. Il est également accusé d’avoir lui-même violé et réduit en esclavage sexuel des jeunes filles de moins de 15 ans.
Si le procès s’était ouvert à Bunia en RDC, cela aurait été une première dans l’histoire de la CPI. En effet toute la salle d’audience, les juges, le greffe, Ntaganda et les avocats de sa défense, l’accusation et les représentants des victimes se seraient déplacés dans cette localité.
Milice à prédominance Hema, les FPLC combattaient principalement l’ethnie rivale Lendu pour le contrôle de l’Ituri, région riche en ressources naturelles, notamment de l’or, et en proie à des violences ayant fait quelque 60.000 morts depuis 1999.
Ntaganda avait été le premier mis en cause à se livrer lui-même en mars 2013 à la CPI. Il s’était réfugié à l’ambassade des États-Unis au Rwanda après l’éclatement de sa milice et avait demandé son transfèrement à La Haye.