L’ex-président islamiste égyptien, Mohamed Morsi a été condamné mardi au Caire, à la prison à vie pour espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l’Iran.
Aussi le tribunal égyptien a confirmé la peine de mort à laquelle a été condamné le 16 mai dernier, l’ex-président Morsi, pour s’être évadé de prison lors de la révolte de 2011 et avoir planifié des attaques.
Déjà condamné à 20 ans de prison, le premier président élu démocratiquement en Egypte, qui comparaît dans cinq procès, peut cependant faire appel.
Mardi, dans le procès pour espionnage, le tribunal a également confirmé les peines de mort prononcées le 16 mai, contre 16 personnes, parmi lesquelles deux hauts dirigeants des Frères musulmans, la confrérie de Morsi. Il s’agit de l’homme d’affaires Khairat al-Chater et de Mohamed al-Beltagui.
Aussi 16 autre personnes, dont le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie et l’ex-président du parlement Saad al-Katatni, ont également été condamné à la prison à vie, qui correspond à 25 années de détention en Egypte. Deux autres accusés ont par ailleurs écopé de sept ans de prison.
L’ex-président et ses 34 co-accusés ont été reconnus coupables d’avoir fourni des rapports de sécurité à l’Iran et d’espionnage pour le compte du Hamas et du Hezbollah en vue de mener des attaques terroristes en Egypte, y semer le chaos et renverser le gouvernement en place.
Depuis que Morsi a été destitué par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ses partisans sont la cible d’une sanglante répression dans laquelle au moins 1.400 manifestants islamistes ont été tués et plus de 40.000 autres ont été arrêtés, selon Human Rights Watch. Des centaines d’islamistes ont été condamnés à mort dans des procès de masse qualifiés par l’ONU d’expéditifs et sans précédent dans l’histoire récente du monde.
La répression s’est étendue aux mouvements laïcs et de gauche, fers de lance de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, et des dizaines de militants ont été condamnés à des peines carcérales pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.