L’ambassadrice des États Unis à l’ONU, Samantha Power a exhorté ce mercredi, l’organisation à se préparer plus activement à agir au Burundi, estimant qu’il n’y a « pas de dialogue et il n’y a pas assez de planification d’urgence » dans ce pays qui selon le secrétaire général Ban Ki-Moon, est « au bord d’une guerre civile ».
Ban Ki-moon a annoncé que Jamal Benomar, son émissaire pour le Burundi, allait se rendre sur place dans les prochains jours, afin d’essayer de promouvoir un dialogue entre le gouvernement burundais et l’opposition.
Le Conseil de sécurité avait autorisé en novembre, les Nations unies à déployer éventuellement des Casques bleus au Burundi. Mais à ce jour, l’ONU n’a prévu que la mise en place d’une petite équipe politique autour de Benomar.
« Beaucoup de pays membres du Conseil sont très impatients de voir la planification d’urgence de la part de l’ONU s’accélérer », a affirmé Power devant la presse, précisant que le Conseil de sécurité devait en discuter mercredi avec Ban.
Jugeant la situation au Burundi « horrible », la diplomate américaine a rappelé les images de cadavres découverts dans les rues de Bujumbura, « les mains attachées et avec des balles dans la tête ». Elle a évoqué également le risque « de voir ce conflit devenir plus ethnique que politique ».
En revanche, et contrairement aux Occidentaux, la Russie, la Chine et les membres africains du Conseil sont malgré tout prudents voire réticents à l’option de déployer une mission de maintien de la paix au Burundi, selon des diplomates.
Le Burundi vit une crise politique majeure depuis fin avril suite à l’annonce de la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
Des centaines de personnes ont été tuées et plus de 200.000 autres ont fui le pays depuis le début de la crise.