Une vingtaine d’étudiants seulement se sont présentés lundi à la reprise des cours à l’Université kenyane de Garissa, qui en accueillait environ 800 avant d’être la cible des attaques d’un commando islamiste shebab en avril 2015, ayant fait au moins 148 morts, dont 142 étudiants résidant sur le campus.
L’attaque de l’Université de Garissa, le 2 avril à l’aube, est la plus meurtrière au Kenya depuis l’attentat en 1998, contre l’ambassade américaine à Nairobi, revendiquée par Al-Qaïda et qui avait fait 213 morts.
La plupart des étudiants ayant survécu au massacre ont été transférés dans d’autres établissements et, malgré les mesures de sécurité, ceux ayant repris les cours lundi étaient majoritairement originaires de la localité de Garissa, située à 365 km de la capitale Nairobi et à 150 km de la frontière somalienne.
Les quatre membres du commando shebab avaient été abattus par les forces spéciales kényanes à l’issue de 16 heures de siège. Cinq hommes, soupçonnés d’être liés à l’attaque sans que leur rôle soit pour l’heure clairement établi, sont actuellement jugés à Nairobi pour actes de terrorisme et conspiration en vue de commettre un attentat.
Les islamistes shebab, en difficulté sur le champ de bataille somalien face à la puissance de feu supérieure de l’Amisom – les troupes de l’Union africaine qui épaulent l’embryonnaire armée de Somalie – ont attaqué à plusieurs reprises ces dernières années le Kenya, un des principaux contributeurs en soldats de la force africaine, lors d’opérations parfois spectaculaires ayant fait au total plus de 400 morts depuis 2013.