L’ONG Human Rights Watch (HRW), affirme dans un rapport publié ce mardi 7 juin, que les casques bleus congolais en Centrafrique seraient coupables de la mort de civils, dont des femmes et des enfants, entre décembre 2013 et juin 2015, lors de leurs missions de maintien de la paix en République centrafricaine.
Selon HRW, 18 personnes seraient victimes des casques bleus congolais en Centrafrique, précisant que ces crimes ont été commis, d’abord au sein de la Mission de l’Union africaine en Centrafrique (Misca), à laquelle participaient les soldats incriminés, puis au sein de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), en décembre 2014.
Ce rapport se base sur les résultats d’une enquête ouverte à la suite de la découverte, le 16 février 22016 à Boali, à 500m d’une base des Casques bleus en Centrafrique, d’une fosse commune contenant les restes de 12 corps identifiés comme étant ceux de prisonniers détenus par les Casques bleus congolais en mars 2014, alors que, d’après ces derniers, ces prisonniers se serraient échappés. « L’exhumation des corps vient réfuter la thèse des casques bleus selon laquelle, les victimes s’étaient échappées », indique le rapport de HRW.
Le rapport confirme également la mort de 6 autres personnes, tuées par des casques congolais. Il s’agit notamment de «2 chefs anti-Balaka tués par torture à Bossangoa, en décembre 2013, de 2 anti-Balaka présumés, exécutés publiquement à Mambéré, en février 2014, et de 2 civils battus à mort à Mambéré, en juin 2015».
Malgré que l’ONU et les autorités gouvernementales centrafricaines aient été informées de ces exactions et de la découverte de la fosse en 2014, dénonce le rapport de HRW, « ni les soldats de l’Union africaine, ni les Casques bleus de l’ONU, ni mêmes les autorités gouvernementales, n’ont fait un effort pour protéger le site ou pour conduire une expérience médico-légale de l’exhumation, afin de préserver des preuves pour de futures actions judiciaires ».