Des Casques bleus retenus fautifs dans l’attaque meurtrière d’un camp des Nations unies à Malakal (nord-est du Soudan du Sud) en février dernier, vont être sanctionnés, a annoncé ce mercredi, un haut responsable de l’ONU.
Selon le patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, «une enquête avait constaté des lacunes dans la réponse » des soldats de la Mission de l’ONU en Soudan du Sud (Minuss) en poste à l’époque à Malakal. « Certains ont manqué de réactivité et certains ont manifesté une méconnaissance des règles d’engagement, c’est-à-dire d’usage de la force pour protéger les civils. Il y aura un suivi comme cela a été le cas sur d’autres théâtres d’opération », a confié M. Ladsous.
Des contingents venus d’Ethiopie, du Rwanda et d’Inde étaient à Malakal au moment de l’attaque. Selon les conclusions de l’enquête menée sur place par une équipe de l’ONU, certains des assaillants qui ont pénétré dans le camp les 17 et 18 février « portaient des uniformes de l’armée sud-soudanaise (SPLA), et utilisaient des armes perfectionnées, dont des balles traçantes et des grenades », lors de cette attaque, qui a fait au moins 30 morts et 123 blessés.
Selon Ladsous, un autre rapport de l’ONU, basé sur une enquête interne concernant la conduite des Casques bleus stationnés à Malakal, sera bientôt publié. Il en a d’ailleurs donné la primeur au Conseil de sécurité lors de consultations ce mercredi.
« Ses premières conclusions font apparaître une certaine confusion à propos de la chaîne de commandement et des règles d’intervention, ainsi qu’un manque de coordination entre les Casques bleus», a relevé le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.