A un mois de l’élection présidentielle au Gabon, la tension est plus que palpable dans le pays et particulièrement à Libreville, la capitale, où les forces de l’ordre ont violemment dispersé ce week-end, une marche de l’opposition, organisée pour protester contre la candidature du Président sortant, Ali Bongo Ondimba.
L’opposition gabonaise, décidée à faire obstacle à la candidature d’Ali Bongo, poursuit ses mouvements de protestation. Après les recours successifs à la CENAP et à la Cour Constitutionnelle, demandant le rejet de la candidature de Bongo, au motif que ce dernier ne serait pas le fils légitime du défunt Omar Bongo, c’est vers la rue que cette opposition s’est tournée cette fois, pour faire entendre sa voix.
Alors que le cortège, avec à sa tête, les opposants et candidats à l’élection présidentielle, Casimir Oyé Mba et Guy Nzouba-Ndama, s’approchait du rond-point de la Démocratie, où ils devaient tenir une conférence de presse, les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes et chargé les manifestants, provoquant la dispersion dans la confusion, des opposants et d’une centaine de leurs partisans. Des heurts se sont poursuivis dans la zone, entre forces de l’ordre et de jeunes militants.
Le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya, s’exprimant en conférence de presse dans la soirée, a fait état de 11 arrestations parmi les manifestants et d’un blessé grave parmi les forces de l’ordre.
On déplore également des coups et blessures sur un journaliste de l’Agence France Presse, qui a été pris à partie par les forces de l’ordre. « …Ce journaliste se trouvait au milieu des manifestants et il ne portait sur lui aucun signe distinctif qui aurait pu l’identifier», a tenté de justifier, le ministre de l’Intérieur.
«Tout incident de cette nature est regrettable… L’opposition n’a pas formulé de demande pour ce samedi, ce n’était pas une manifestation autorisée, car la loi gabonaise exige une demande d’autorisation pour manifester», a pour sa part, réagi le porte-parole du Gouvernement depuis Oyem, où Ali Bongo Ondimba effectue une tournée.
Une assertion démentie par des cadres de l’opposition, qui assurent avoir notifié la marche au Gouvernement, affirmant que la loi ne prévoit pas d’autorisation préalable à toute manifestation.