Les Jeux de Rio ont à peine commencé que les vieux démons de l’athlétisme kényan ont ressurgi sous la forme d’allégations, qualifiées de «douteuses» par Nairobi, visant le manager de l’équipe nationale olympique, Michael Rotich, accusé d’avoir réclamé un pot-de-vin en échange d’informations sur des tests antidopage.
Selon les révélations du journal britannique Sunday Times, Michael Rotich, a été filmé à son insu par ses journalistes en janvier et février dernier, en proposant à de faux athlètes britanniques, de les informer douze heures avant des contrôles anti-dopage auxquels ils feront face lors des Jeux Olympiques de Rio. Aux dires du journal, Michael Rotich aurait également exigé en contrepartie de ce service, la somme de dix mille livres.
La Fédération kenyane d’athlétisme a précisé qu’elle examinait le dossier avant de le transmettre à la police pour une action appropriée.
«Nous allons lancer des enquêtes pour découvrir la vérité», a déclaré le président de l’Agence kényane antidopage (ADAK), Japhter Rugut, promettant de «rapatrier Michael Rotich, si sa présence aux côtés des athlètes kenyans aux JO était déstabilisante».
Du côté du gouvernement, on déplore des révélations «douteuses», qui tombent mal. «C’est décourageant de voir que cette histoire, dont la véracité est douteuse, est publiée au plus mauvais moment, alors même que nos olympiens se préparent à concourir», a lancé dans un communiqué, le ministre kényan des Sports.
«Pourquoi le Sunday Times a dissimulé pendant aussi longtemps (les enquêtes datent de janvier-février 2016) ces informations aux autorités kényanes compétentes», s’interroge le ministre, qui fustige la mauvaise fois des journalistes auteurs de ces révélations.
Sur les réseaux sociaux, certains Kenyans remettent en cause les informations du journal britannique et le calendrier de leur publication qui coïncide avec le début des Jeux Olympiques. Ils dénoncent les allégations contre leur pays d’autant plus que les athlètes kenyans sont connus pour dominer le milieu de l’athlétisme.