Près de soixante soldats de l’armée gouvernementale du Soudan du Sud ont été traduits devant la cour martiale à Juba, pour crimes commis au cours des combats meurtriers de juillet dernier, ayant opposé à Juba, la capitale, les partisans du président Salava Kiir et ceux de l’ancien vice-président, Riek Machar, a annoncé le porte-parole de l’armée sud-soudanaise, le général Lul Ruai Koang.
«Ces soldats ont été jugés pour meurtres, pillage, usage d’armes à feu et vagabondage et les sentences ont été communiquées aux autorités supérieures», a affirmé le général Lul Ruai Koang. Deux officiers ont été reconnus coupables de meurtres, selon le général, qui précise que l’armée «attend l’approbation du président avant de dévoiler le nombre exact de militaires condamnés, ainsi que leurs sentences».
Aucun d’entre eux n’a toutefois été inculpé de viol, en dépit de nombreux cas d’agressions sexuelles sur des civils et des travailleurs humanitaires. Selon le porte-parole militaire, les victimes de viols ne se sont pas présentées devant la cour martiale. L’audience de la cour n’a été ni publique, ni annoncée à l’avance.
«Un des problèmes que nous avons est le manque de preuves. Nous avons été accusés de tous les côtés par Human Rights Watch et la Minuss (la mission de l’ONU au Soudan du Sud) mais malheureusement, elles n’ont pas fourni de preuves pour que nous puissions agir contre ceux qui sont suspectés d’avoir commis ces crimes», a déploré l’officier.
«Au moment où nous parlons, nous n’avons pas reçu une seule plaignante qui affirme ou confirme avoir été violée», a-t-il expliqué, demandant à toute personne possédant des preuves de les présenter à l’armée.
Les combats ayant éclaté au début juillet à Juba, entre forces gouvernementales et ex-rebelles, ont fait au moins 300 morts et plus de 70.000 réfugiés.