Huit jours après l’explosion sur le site d’enfouissement des produits avariés à Tori-Avamé, au Bénin, les autorités montent au créneau pour situer les responsabilités, évoquant « complaisance et négligence à divers niveaux » et faisant état de « sanctions » prises à l’encontre de responsables.
A la faveur d’un point de presse tenu jeudi dans la soirée, à l’issue de la réunion hebdomadaire des membres du gouvernement béninois, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence, Pascal Koupaki, a estimé que ce drame est le résultat d’un manquement professionnel sur la chaîne opérationnelle d’incinération et d’une violation des lois et règlements.
« Il ressort des premiers éléments d’analyse, que l’opération était frauduleuse pour deux raisons, notamment l’absence d’agrément nécessaire pour l’exercice de cette activité, le non-respect de la procédure de destruction des produits avariés et enfin, l’opération n’a pas été sécurisée à la mesure des risques potentiels, ce qui met en jeux des responsabilités à divers niveaux au regard de la complaisance et de la négligence relevée », a souligné M. Koupaki.
D’après le ministre d’Etat, le gouvernement a pris acte des sanctions administratives prononcées par les ministres de l’Intérieur et de la sécurité, de celui de la Défense et enfin du ministre des Finances et de l’économie, à l’encontre du commissaire de police et du chef de Brigade de la gendarmerie de Tori-Bossito, ainsi que du chef de dépôt des douanes. « Ces trois agents ont été relevés de leurs fonctions », a-t-il précisé.
Outre ces sanctions, a indiqué le ministre Koupaki, « le gouvernement a donné des instructions fermes au Garde des Sceaux, ministre de la justice, pour faire accélérer l’enquête judiciaire entamée et ouvrir les procédures à l’encontre de toutes les personnes concernées par des manquements.
Le bilan officiel du drame s’établit aujourd’hui à 16 morts et 76 blessés, selon les chiffres communiqués par le gouvernement.