La France a-t-elle joué un quelconque rôle dans l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara, le 15 octobre 1987 ? C’est ce que les avocats de la famille du défunt cherchent à savoir, en décidant de saisir, par une commission rogatoire, la justice française pour l’audition d’un certain nombre de personnes et la levée du secret-défense sur ce dossier.
«Le juge burkinabè a des pistes, des indices, parce qu’à un certain moment donné, il y a des informations qui circulaient disant que la France serait impliquée» dans ce meurtre, a affirmé Bénéwendé Stanislas Sankara, membre du collectif d’avocats de la famille du président assassiné Thomas Sankara.
L’avocat révèle que la justice militaire du Burkina Faso a demandé à la justice française, la levée du secret-défense pour déterminer le rôle que les Français auraient joué dans l’assassinat de l’ancien chef d’Etat burkinabé.
Me. Sankara réclame également l’extradition au Burkina Faso, de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, actuellement en exile en Côte d’Ivoire, précisant que «le mandat d’arrêt lancé contre lui n’a jamais été annulé».
Toutefois, l’avocat de la famille de Thomas Sankara s’est réjouit d’une «avancée significative» dans le dossier, avec l’audition de plus de 100 témoins en 22 mois.