Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a décidé cette semaine, de prolonger jusqu’au 31 janvier 2018, l’embargo sur les armes à destination de la Centrafrique, dont les dirigeants espéraient la levée de cette sanction, afin de reprendre le contrôle sur les groupes rebelles.
La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme à Bangui, estime qu’il ne s’agit plus là d’un embargo, mais plutôt d’une «punition du peuple centrafricain».
«Le maintien ou la prolongation de l’embargo ne devrait pas se calculer en terme de formation de militaires, il devrait se calculer en nombre de personnes qui vont encore mourir », a déclaré le président de la Ligue et ancien ministre de la Défense, Joseph Bindoumi. « Nous sommes membres des Nations unies, nous ne devons pas être là en train d’être punis. L’embargo aujourd’hui n’est pas considéré comme une sanction des Nations unies, mais comme une punition du peuple centrafricain», s’est-il indigné.
Même sentiment à l’Assemblée Nationale, où les députés se sont dits déçus par le nouvelle mesure de l’ONU. « Je suis profondément déçu, car un Etat sans son armée n’est pas un Etat. Dans nos provinces, l’insécurité règne, nos populations souffrent. Alors cette population a besoin de son armée, mais dire que l’on a prolongé la levée de cet embargo, vraiment je suis totalement déçu de la situation», dixit le député Jean Bosco Namtoua.
Les élus du peuple ont d’ailleurs interpellé à plusieurs reprises, les nouvelles autorités centrafricaines sur les démarches menées en faveur de la levée de cette sanction.
Tout en déplorant la prolongation, le gouvernement se veut optimiste. « C’est un coup dur pour notre pays en même temps, c’était prévisible. L’expérience nous montre que partout où il y a eu l’embargo sur l’importation des armes, l’embargo a toujours été levé de façon progressive. Je suis aussi satisfait d’un aspect : si aujourd’hui nous nous répondons à un certain nombre de critères définis par le comité de sanctions, nous avons la possibilité de nous procurer l’armement qu’il faut pour équiper nos soldats qui ont fini leur formation», soutient l’actuel ministre de la Défense, Joseph Yakete.
L’embargo sur les armes imposé par le conseil de sécurité de l’ONU, pèse sur le Centrafrique depuis 2014, alors que le pays était en proie à des violences intercommunautaires.