La Haute Autorité togolaise de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a suspendu ce lundi, les fréquences d’émission de la télévision LCF (La chaine du Future) et de la radio City Fm, appartenant au Groupe Sud Media.
L’institution dirigée par Pitang Tchalla, justifie sa décision, par le fait que les organes en question «n’ont pas d’existence légale». «LCF et City Fm n’ont obtenu aucune autorisation préalable avant de commencer à émettre en 2007… Nous demandons simplement aux responsables de ces organes de faire une demande en bonne et due forme et nous allons l’analyser», a argué Mathias Ayena, deuxième rapporteur de la HAAC.
En revanche, la direction du groupe Sud Média affirme ne pas comprendre la démarche de l’autorité, puisque les demandes réclamées ont été déjà introduites depuis devant la HAAC, mais sont restées sans suite.
«Toutes les démarches ont été effectuées à plusieurs reprises pour soumettre notre dossier…», a déclaré Luc Abaki, directeur général du groupe Sud Media qui a décidé, pour ne pas «défier l’autorité de régulation», de «suspendre nos émissions, le temps de faire des recours nécessaires».
L’argument de la haute autorité est jugé assez curieux, voire absurde, par la société civile, puisque les médias sanctionnés émettent dans le pays depuis une dizaine d’années déjà, et bénéficient même de l’aide de l’Etat à la presse. Une allocation, dont la HAAC joue un rôle important dans le processus de répartition.
Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International a dénoncé lundi soir «une attaque contre la liberté d’expression», qualifiant cette sanction de «disproportionnellement lourde au vu des faits reprochés ».
Pour d’autres, il s’agirait là d’un règlement de compte politique, dans la mesure où l’ex-ministre togolais, Pascal Bodjana, aujourd’hui en mauvais termes avec le pouvoir local, est le promoteur des médias visés.