Le nouveau président de la Gambie, Adama Barrow fait face à son premier mouvement de protestation depuis sa prise de fonction à la tête du pays.
En effet, le Syndicat de la presse gambienne proteste contre l’agression d’un journaliste par des sympathisants de Barrow, le week-end dernier à Banjul.
Pour avoir posé une question qui a déplu aux militants du pouvoir, sur un éventuel éclatement de la coalition formée autour du président Barrow à l’approche des élections législatives, le journaliste Kebba Jeffang, du journal privé Foroyaa, a été pris à partie dimanche dernier.
Selon le récit du journaliste et des témoins, il a violenté avant d’être évacué de la salle par un groupe de militants en colère, lors d’une conférence de presse animée par les ministres des Affaires étrangères, Ousainou Darboe, et de l’Intérieur, Mai Fatty.
Depuis dimanche, plusieurs journalistes ou militants ont dénoncé l’agression de leur confrère.
Selon le secrétaire général de GPU, Saikou Jammeh, « l’attaque contre le journaliste Kebba Jeffang du journal Foroyaa est une attaque contre la liberté d’expression, en particulier la liberté des médias », ajoutant qu’il s’agit d’un acte «barbare et illégal qui n’a pas sa place dans une société démocratique».
Un autre responsable de GPU, Abdoulie Nget, a qualifié cette agression d’«inacceptable» sur sa page Facebook et s’est dit «choqué» de voir un journaliste malmené et expulsé d’une conférence de presse.
Les journalistes en colère ont invité le président Barrow, élu à la présidentielle du 1er décembre, à éviter les travers du régime de son prédécesseur Yahya Jammeh, critiqué par des ONG et diplomates pour ses atteintes répétées aux droits de l’Homme.
Les medias étaient régulièrement harcelés, les journalistes poursuivis pour notamment sédition, diffamation ou diffusion de fausses nouvelles, des motifs qualifiés de « fourre-tout » par Amnesty international.