Brazzaville a confirmé ce jeudi, l’expulsion de deux journalistes italiens en reportage de la République Du Congo, a annoncé l’organisation Reporters sans frontières (RSF), qui a dénoncé une «arrestation arbitraire».
«Ces journalistes sont entrés au Congo avec des visas touristiques… J’ai été informé par les autorités consulaires italiennes de leur volonté d’obtenir une accréditation de reportage pour régulariser leur situation, ce à quoi je me suis refusé… ils ont commencé leur reportage avant même d’avoir l’accréditation… Ils se sont donc mis dans leur tort», s’est justifié le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole, Thierry Moungalla, rejetant les accusations d’«arrestation arbitraire» avancées par RSF.
«Dans la pratique journalistique et dans la réglementation du Congo, on vient à visage découvert», a ajouté Moungalla.
Selon RSF, les deux journalistes, Luca Chianca et Paolo Palermo, travaillant pour l’émission d’investigation «Reports» de la télévision italienne RAI 3, ont été arrêtés à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans le Sud du pays, le 15 mars. «Ils enquêtaient sur une vaste affaire de corruption portant sur des pots-de-vin entre la société italienne Eni et des officiels nigérians».
L’association de défense des droits des journalistes a déploré les conditions de garde-à-vue des deux journalistes, ainsi que leur libération contre « la confiscation de leur matériel électronique et l’effacement de toutes leurs données ».
« Une garde-à-vue c’est une garde-à-vue… On n’est pas logé sur une banquette devant la télévision ; mais ce n’est pas un acte de torture », a commenté M. Moungalla.