Le gouvernement de la Zambie qui envisage sérieusement de se retirer de la Cour Pénale Internationale (CPI) a lancé une consultation générale dans le pays, afin de recueillir l’opinion de la population sur la question.
Annoncée la semaine dernière devant le parlement par le ministre de la Justice, Given Lubinda, ladite consultation publique a débuté cette semaine, et doit se poursuivre jusqu’au 31 mai.
Elle se déroule «sous la forme de réunions publiques au cours desquelles le public est invité à faire des remarques orales et écrites sur la question», explique Lubinda précisant que sur la base de ces auditions, la Zambie rendra publique sa décision de quitter ou non la CPI lors du sommet de l’Union africaine (UA) en juin ou juillet prochain.
Mais l’initiative ne fait pas l’unanimité dans le pays. Au lendemain du début des consultations, un responsable de l’opposition zambienne a accusé le président Edgar Lungu de vouloir quitter le tribunal international pour échapper à d’éventuels procès. «Le président Lungu pense qu’en se retirant de la CPI, il ne peut pas y être présenté. Non, il peut toujours y être déféré», a déclaré Nason M’soni, du Mouvement pour une démocratie multipartite (MMD).
La CPI n’a plus la cote auprès des pays africains. Depuis des mois, l’institution judiciaire est menacée d’une vague de retraits de la part de plusieurs pays du contiennent noir, qui l’accusent de parti-pris anti-africain, au motif que la plupart de ses enquêtes n’ont visé que des dirigeants du continent.
Parmi ces pays en voie de quitter la CPI, figure le Burundi, qui semble le plus résolu dans sa décision. Le gouvernement Sud-africain a aussi enclenché ce processus de retrait, mais a du le suspendre, sur injonction de son parlement.
De même, la Gambie, sous le mandat de son ex-président, Yahya Jammeh avait également enclenché ce processus de retrait. Mais le nouveau président, Adama Barrow y mettra une fin définitive. Le Kenya envisage également d’enclencher prochainement le processus de retrait.
Lors de son dernier sommet à Addis-Abeba fin janvier, l’Union africaine avait adopté une résolution non contraignante, qui appelle à un retrait collectif des pays africains de la CPI.