L’état d’urgence en vigueur depuis près de deux ans au Mali, a été une nouvelle fois prolongé ce vendredi, pour une dizaine de jours, au moins, a annoncé dans un communiqué, le gouvernement malien.
Cette mesure d’exception a été instaurée et prolongée à plusieurs reprises dans le pays, depuis l’attaque djihadiste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, la capitale, le 20 novembre 2015, faisant une vingtaine de morts et plusieurs blessés. La dernière prorogation remonte au 30 juillet 2016.
Cette prolongation avait permis, selon Bamako, de «renforcer davantage les dispositifs de prévention et de lutte contre le terrorisme et d’accroître les capacités opérationnelles et les actions de contrôle des forces armées et de sécurité » ainsi que « d’assurer la mise en œuvre diligente des procédures juridictionnelles liées aux actes et aux menaces terroristes».
Bamako reconnaît néanmoins, dans son texte, que «la menace terroriste persiste au Mali et dans la sous-région, ainsi que les risques d’atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens». «L’état d’urgence ayant expiré le 29 mars, il est apparu nécessaire de le déclarer à nouveau pour une durée de 10 jours à compter du vendredi 31 mars 2017 à minuit… sa prorogation interviendra si l’évaluation de la situation sécuritaire le justifie», précise le communiqué.
La mesure d’urgence accorde notamment des possibilités d’intervention accrues aux forces de sécurité et restreint les rassemblements. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Les djihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.