Le Maroc a accusé, par la voix de son ministère de l’Intérieur, les autorités algériennes d’avoir expulsé vers sa frontière, un groupe de 55 migrants syriens, dont des femmes et des enfants, «dans une situation très vulnérable, pour semer le trouble sur la frontière et générer un flux migratoire incontrôlable».
Dans un communique publié ce week-end, le ministère marocain précise que ces Syriens ont été expulsés dans la zone frontalière entre l’Algérie et le Maroc, près de la ville de Figuig, au nord-est, «contrairement aux règles de bon voisinage prônées par le Maroc». «Les autorités algériennes ont autorisé les Syriens à atteindre la zone frontalière répartis en plusieurs groupes depuis la nuit du 17 avril, puis les ont encerclés pour les forcer à quitter le territoire algérien», détaille le texte.
Rabat dénonce ainsi «les comportements inhumains des autorités algériennes à l’encontre de ces immigrés, des femmes et des enfants dans une situation très vulnérable, forcés d’effectuer ce périple avec les contraintes du relief accidenté et la forte chaleur».
De son côté, le ministère marocain des Affaires étrangères a exprimé, dans un communiqué, «sa profonde préoccupation», indiquant avoir «fait part à l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, des témoignages et des photos attestant irréfutablement que ces personnes ont traversé le territoire algérien avant de tenter d’accéder au Maroc, avec l’assentiment des autorités algériennes».
«L’Algérie doit assumer sa responsabilité politique et morale à l’égard de cette situation(…) Le drame humanitaire que vivent ces populations syriennes, ne devrait pas constituer un élément de pression ou de chantage, ou être utilisé pour semer le trouble au niveau des frontières maroco-algériennes», estime Rabat.
Le Maroc a adopté en 2013 une nouvelle politique migratoire et a lancé mi-décembre une deuxième campagne de régularisation d’immigrants clandestins, pour la plupart des subsahariens.
Les autorités marocaines insistent régulièrement sur le caractère «humain et généreux» de cette politique, en contraste, selon elles, avec la politique migratoire du voisin et grand rival algérien, dont les autorités avaient organisé l’été dernier, une véritable chasse à l’homme noir et tentent à présent d’expulser les migrants vers le Maroc pour ne pas s’attirer la foudre des dirigeants et des populations des pays dont sont originaires les migrants arabes et africains.