Les soldats du Congo-Brazzaville engagés dans les missions des Nations Unies (ONU) en Centrafrique, pourraient être virés, suite à de nombreuses accusations pour exactions, qui pèsent contre eux, a annoncé hier mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, précisant que des discussions sont engagées à ce sujet avec les autorités de Brazzaville.
Selon l’ONU, ces 629 Casques bleus congolais servant dans la mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) sont accusés de sévices sexuels, de corruption et de manque de discipline. La décision de les retirer du contingent onusien fait suite à un mémo du chef militaire de la MINUSCA, le général sénégalais Balla Keita, dans lequel il estimait que «soit le Congo améliorait la qualité de ses troupes, soit il serait forcé de les rapatrier».
M.Keita a signalé au siège de l’ONU avoir « déjà envoyé cette année, six lettres de blâme au commandant du contingent congolais» concernant de présumés sévices sexuels, du trafic de carburant et le manque de discipline.
L’an dernier, 120 soldats du même contingent congolais avaient déjà été rapatriés après des allégations d’abus sexuels et d’exploitation (SEA), qui ont fait au moins sept victimes dont six enfants. Et après une évaluation en mars dernier de la base de Berberati où est déployée la troupe congolaise, par la MINUSCA, le général Keita a indiqué qu’il n’y avait eu «aucune amélioration du comportement du bataillon congolais».
Début juin, la «Code Blue Campaign», une coalition d’ONG, a rendu public le mémo du chef de la MINUSCA ainsi qu’un rapport d’évaluation de 66 pages des troupes congolaises par l’ONU, afin de dénoncer les cas d’abus sexuels et d’exploitation parmi les Casques bleus.