L’Office chérifien des phosphates (OCP) a dénoncé ce jeudi, un «acte de piraterie politique» de la part de l’Afrique du Sud, dont la justice avait ordonné mi-juin, le maintien sous séquestre, d’un navire provenant du Sahara occidental avec une cargaison de phosphates, jusqu’à la tenue d’un procès sur le fond.
«La justice sud-africaine a rendu une décision éminemment politique et commis un grave abus de pouvoir», a accusé l’OCP dans un communiqué, annonçant par la même occasion, le dépôt d’une «lettre de dénonciation» auprès de la cour sud-africaine.
Les faits remontent au 1er mai dernier, quand la justice sud-africaine a ordonné l’arraisonnement d’un cargo chargé de phosphates parti de Laâyoune, au Sahara marocain, alors qu’il faisait escale à Port-Elizabeth en direction de la Nouvelle-Zélande.
Le Front Polisario qui revendique l’indépendance du Sahara Occidental, avait porté plainte devant un juge sud-africain au motif que ce transport était illégal. Les séparatistes sahraouis soutenus à bras le corps par le régime algérien qui est en bons termes avec le régime de Jacob Zuma, ont ainsi bénéficié sans grandes difficultés, de la complaisance de la justice sud-africaine dans cette affaire à connotation politique plutôt que juridique ou commerciale.
Six semaines plus tard, la justice sud-africaine a ordonné le maintien sous séquestre de cette cargaison jusqu’à un procès sur le fond à une date qui n’a pas été fixée.
Pour le groupe public marocain OCP, géant mondial des phosphates, cette décision de la justice sud-africaine «constitue une ingérence politique dans le processus mené sous l’égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies au Sahara Occidental».
La cargaison «est l’objet d’un acte de piraterie politique commis sous couvert judiciaire», fustige en outre, l’OCP dans son communiqué, estimant que la justice sud-africaine «s’arroge une compétence à statuer qui contrevient aux principes élémentaires du droit international».