Le parquet de Tunis a annoncé en ce début de semaine, l’arrestation de cinq agents de la Banque centrale tunisienne, pour blanchiment d’argent, corruption et trafic de devises.
Dans les détails, les inculpés sont accusés d’avoir changé des petites coupures de 5, 10 et 20 euros en grosses coupures de 200 et 500 euros, sans enregistrer ces opérations, comme elles auraient dû l’être, auprès de la Banque centrale, a expliqué le porte-parole du parquet, Sofiene Sliti, ajoutant qu’une sixième personne, extérieure à la Banque centrale, est «toujours recherchée».
Dans un communiqué daté de lundi 12 février, la Banque centrale de Tunisie a indiqué avoir saisi d’elle-même la justice, après la découverte d’opérations illégales effectuées par deux agents de caisse.
Ces arrestations interviennent alors que le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari fait déjà face à une demande de révocation, depuis que la Tunisie a été classée sur la liste noire européenne des pays à risque en matière de blanchiment d’argent. Le Parlement tunisien, dont la majorité absolue des voix est favorable à la révocation du patron de la Banque centrale, doit se prononcer ce jeudi sur cette question.
Le gouvernement tunisien propose Marouane El Abassi, docteur en économie actuellement représentant de la Banque mondiale en Libye, pour prendre la tête de la Banque centrale du pays.
Cette Banque était déjà sous pression, avec notamment des réserves en devises particulièrement basses, équivalentes à 11,903 milliards de dinars tunisiens à la date du 12 février, soit de quoi couvrir juste 84 jours d’importations, selon ses statistiques. C’est son niveau le plus bas depuis 14 ans.