Plusieurs sources ont rapporté des morts dimanche, après que des soldats tchadiens ont ouvert le feu sur la population dans la périphérie de Bangui et dans les quartiers nord de la capitale.
Un flou entoure encore les causes des incidents qui se sont produits samedi. Venus rapatrier leurs compatriotes qui fuyaient les violences en Centrafrique, les soldats tchadiens sont entrés dans la capitale en début d’après-midi.
Selon une source de la gendarmerie du pays, des tirs ont alors été entendus dans leur progression aux environs de Gobongo, Galabadja et Foûh, des quartiers du nord de Bangui majoritairement chrétiens. Les soldats tchadiens auraient été visés par une grenade. L’attaque aurait blessé l’un d’entre eux et les aurait contraints à la riposte. Selon la maire de Begoua, une petite commune située en périphérie de la capitale, plusieurs maisons ont été incendiées par des tirs de roquettes et un poteau électrique aurait été coupé en deux.
Selon les autorités locales, au moins 24 morts et plus de cent blessés auraient déjà été recensés et ramassés dans les quartiers nord de Bangui. Le bilan pourrait s’alourdir. Les milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes, parlent d’une provocation et soutiennent que personne n’a attaqué les soldats tchadiens.
L’incident de samedi a provoqué un regain de tension à Bangui où les soldats tchadiens sont régulièrement accusés par la population de complicité avec les ex-rebelles Seleka. L’insécurité aggrave encore la situation humanitaire, et même le personnel des organisations humanitaires n’est pas épargné. Des équipes de la Croix-Rouge ont été rudement sommées par des hommes armés de rebrousser alors qu’elles tentaient d’intervenir après une attaque à la grenade jeudi soir ,dans le quartier de Kokoro qui aurait fait une vingtaine de morts.