Les forces du général dissident Khalifa Haftar ont lancé des raids aériens contre une brigade islamiste à Benghazi, alors que le pays se retrouve avec deux gouvernements, résultat d’une lutte d’influence entre libéraux et islamistes.
Dans le cadre de la campagne du général Khalifa Haftar baptisée « Dignité » et lancée le 16 mai dernier, un avion militaire a mené des raids contre un camp de la Brigade des martyrs du 17 février dans l’ouest de Benghazi. Deux missiles au moins ont atteint leur objectif. Plus puissante que toutes les autres milices dans cette partie du pays, la Brigade du 17 février est formée d’anciens rebelles islamistes et soupçonnée d’avoir des liens étroits avec le groupe djihadiste d’Ansar Asharia, classée organisation terroriste par les Etats-Unis.
L’opération « Dignité » est officiellement présentée comme une tentative de patriotes pour lutter contre les milices islamistes qui font la loi dans le pays et ne répondent de leurs actes devant personne. Le général Haftar dit agir avec un « mandat du peuple », mais son initiative est perçue par ses détracteurs et les organisations auxquelles il s’en prend, comme un coup d’Etat.
A cette confusion sur le plan sécuritaire, s’ajoute une autre sur le plan des institutions. La Libye se retrouve avec deux gouvernements après l’élection contestée d’Ahmed Miitig qui a été visé par une attaque mardi dernier. L’homme d’affaires originaire de Misrata a été choisi début mai, pour préparer les élections législatives, annoncées pour le 25 juin prochain. Le cabinet libéral sortant, dirigé par le Premier ministre démissionnaire Abdallah al-Theni a fait savoir, mercredi par communiqué, qu’il s’en remettait à la justice pour déterminer s’il devait céder le pouvoir au nouveau gouvernement d’Ahmed Miitig, appuyé par les islamistes.