La convocation mercredi de l’ancien ministre de l’Energie malgache, Rodolphe Ramanantsoa, pour des actes de corruption commis pendant qu’il était en fonction, porte à trois le nombre d’anciens ministres interpellés par le bureau indépendant anticorruption, et ferait croire que la chasse aux sorcières a enfin commencé à Madagascar.
Pour des transactions douteuses qu’ils auraient effectuées dans l’exercice de leur fonction ministérielle passée, d’anciens ministres sont interpelés à Madagascar par le bureau indépendant anticorruption. Mercredi, Rodolphe Ramanantsoa, ancien ministre de l’Energie devait répondre d’actes de corruption commis, en connivence avec dix autres personnes alors qu’il était encore ministre.
Remis en liberté provisoire à l’issue de cette rapide instruction, ce ministre et les dix personnes incriminées devront se présenter le 12 septembre prochain à nouveau devant les magistrats pour qu’un verdict soit prononcé définitivement sur cette affaire alors que d’autres grosses têtes sont en justice pour des malversations graves.
Au début de cette semaine le ministre de l’Agriculture de la période de transition a quant à lui fait l’objet d’une interpellation dans l’affaire dite des « tracteurs indiens ». Il répondait de la vente dans des conditions douteuses de 400 tracteurs que le gouvernement avait importé de l’Inde dans l’optique de substituer les hommes par ces machines et d’améliorer par conséquent le rendement agricole du pays. A son arrivée à la magistrature suprême le 25 janvier dernier, Hery Rajaonarimampianina, avait pourtant déclaré ne pas vouloir faire la chasse aux sorcières. Serait-ce un déni d’un propos précocement tenu ? Nul ne sait, puisque certaines situations peuvent contraindre la justice à changer de positions.
De toutes les façons d’autres ministres sont aujourd’hui dans le collimateur du bureau indépendant anticorruption et la récupération de cette affaire par les médias diffuse complètement l’espoir d’un happy end.