La machine est enclenchée, celle de la candidature du président Blaise Compaoré à sa propre succession, et rien ne semble l’arrêter. Ainsi, les parlementaires du Parti au pouvoir ont invité le chef de l’Etat à « user de ses prérogatives pour la tenue d’un référendum » en vue de lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels.
Cette idée avait déjà été émise par celui-ci en décembre dernier. Arrivé à la tête du pays par coup d’Etat, il y a 27 ans, le numéro UN du Burkina avait évoqué l’organisation d’une consultation populaire pour son maintien. Alors que l’opposition dénonce la mise en œuvre d’un complot constitutionnel, le régime en place voit en ce référendum une solution à la crise sociopolitique qui se développe dans le pays.
Selon certains analystes, le risque qu’une crise politique et sociale survienne au Burkina Faso est réel car depuis 1987, Blaise Compaoré a construit un régime semi-autoritaire, dans lequel ouverture démocratique et répression cohabitent.
C’est d’ailleurs ce qu’a souligné le rapport Afrique du 22 juillet 2013 de l’International Crisis Group intitulé « Burkina Faso : avec ou sans Compaoré, le temps des incertitudes ». Ce texte montre que si le chef de l’Etat ne parvient pas à bien préparer sa succession, son pays pourrait connaitre une crise politique grave dans une région de l’Afrique de l’Ouest de plus en plus instable.
Ainsi, l’attention de la communauté, qu’elle soit nationale ou internationale, est requise pour éviter que les dissensions politiques actuelles ne dégénèrent en tension sociale, à l’image de la situation qui a prévalu en 2010 chez le voisin ivoirien. En clair, la démocratie doit être consolidée pour contrer une éventuelle crise.