Initiée par le chef de l’Etat Blaise Compaoré, la concertation entre les acteurs politiques burkinabés a échoué. Le manque d’accord sur les préalables du dialogue a entrainé l’arrêt des pourparlers.
Ces derniers qui ont débuté, le 23 septembre 2014, entre la majorité et l’opposition politique, devaient permettre à la classe politique de trouver des solutions consensuelles aux deux grandes questions qui marquent la vie politique nationale depuis de nombreux mois : la révision de l’article 37 de la Constitution et l’installation du Sénat.
Si la question politique peut déstabiliser le pays, il existe une autre menace tout aussi importante pour le Burkina Faso qui vit une réelle fracture sociale .
De source locale, il s’agit d’un pays pauvre qui dispose de bons résultats économiques depuis plusieurs années. Malheureusement, cette richesse n’est absolument pas redistribuée équitablement, ce qui est grave pour un Etat qui a une tradition forte de contestations sociales.
Ainsi, la semaine dernière, deux documents compromettants ont alerté sur la situation sociopolitique au Burkina Faso. L’International Crisis Group, chargée de la prévention et la résolution des conflits, et la Conférence Episcopale du Burkina s’inquiètent, chacune de leur côté, du malaise politico-social qui touche ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
S’il faut parvenir à une solution acceptable pour tous, il est plus que nécessaire que Ouagadougou équilibre son jeu politique car comme l’a souligné un politique français, « mieux vaut être un homme politique impopulaire qu’un homme politique irresponsable ».
Cette affirmation est utilisée par un grand nombre de Burkinabés pour décrier l’initiative du chef de l’Etat, lui-même étant le cœur des désaccords entre opposition et majorité.Le président Blaise Compaoré est mal en point faute d’objectivité dans la mise en œuvre de ses décisions.