La ville de Beni, située à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) a été secouée dimanche par de violentes manifestations, après l’assassinat samedi soir de plusieurs personnes par des membres présumés de la rébellion ougandaise des ADF.
Selon Teddy Kataliko, président d’une fédération d’associations de la société civile de Beni, ce massacre a eu lieu dans le quartier de Bel-Air, dans l’est de la ville, aux alentours de 19h 30 (17h30 GMT). « On a tué huit personnes: deux militaires et six civils », a-t-il déclaré. Cependant, ce bilan n’est pas précis, d’autres sources faisant état de 11 morts. Pour M. Kataliko, les responsables de cette tuerie sont des éléments présumés de l’ADF (Forces Démocratiques Alliées), un groupe rebelle ougandais sévissant sur le territoire de Beni. Ce massacre est intervenu quelques heures après la visite du président Joseph Kabila, venu manifester son soutien aux populations de cette ville et de ses environs qui ont connu durant le mois d’octobre une série de massacres ayant fait une centaine de victimes.
Après cette nouvelle tuerie, la population est descendue dans la rue dimanche matin pour exprimer son mécontentement face à l’inaction du gouvernement pour la protection des habitants. Selon le maire de la ville, Bwanakawa Nyonyi, les manifestants ont essayé de « s’en prendre aux édifices publics », qui ont été protégés. Ils ont toutefois réussi à atteindre la statue du président Kabila. Pour disperser les manifestants en colère, la police a dû tirer en l’air, blessant un manifestant à la cheville. Après cela, le calme est revenu dans la ville.
Depuis le début de l’année, l’armée congolaise combat activement les rebelles de l’ADF, avec le soutien de la force onusienne Monusco. Vendredi dernier, le président Kabila a promis de renforcer la lutte contre ce groupe armé, avec l’aide des Casques bleus de l’ONU.