D’après la Fondation Steve Biko, la justice sud-africaine a décidé d’interdire la vente aux enchères du rapport d’autopsie de ce martyr de l’apartheid.
En 1977 mourait Steve Biko des suites de tortures policières dans une Afrique du Sud en plein apartheid. Selon les forces de l’ordre de l’époque, il aurait succombé à une grève de la faim. Ce qui contredit le rapport dont les enfants de Maureen Steele, l’ancienne secrétaire particulière du médecin légiste responsable de l’autopsie, sont récemment entrés en possession. A noter que Mme Steele est déjà décédée. Sa descendance a donc entrepris de vendre ce rapport. Comme il fallait s’y attendre, la Fondation Steve Biko a immédiatement réagi.« En fait, nous ne savons pas pourquoi sa famille a décidé de le mettre aux enchères », s’est interrogé Thando Sipuye, le porte-parole de la Fondation. Il a indiqué que ni la famille de Steve Biko, ni la fondation n’avaient été contacté au préalable. Ces deux parties ont finalement eu gain de cause suite aux plaintes qu’ils avaient déposées.
A présent, la Fondation Steve Biko entend se procurer ce rapport d’autopsie « pas pour le commercialiser mais parce que cela regarde la famille » et qu’il s’agit d’ « un document sensible d’importance nationale », a précisé M. Sipuye. Dans la suite, le porte-parole de la Fondation Steve Biko a qualifié ce rapport de « document original principal … (qui) dit toute la cruauté et la terrible manière avec laquelle Steve Biko a été tué et prouve qu’il n’a pas succombé à une grève de la faim mais à une hémorragie cérébrale après avoir été battu et torturé ».
Steve Biko avait initié le Mouvement de la Conscience Noire, à l’origine des manifestions des jeunes de Soweto en 1976 et qui encourageait les Noirs à s’émanciper des Blancs. Il a été retrouvé mort dans sa cellule le 12 septembre 1977 après avoir été arrêté le 18 août de la même année.