Le président sortant Goodluck Jonathan, contre tout autre miracle, sera reconduit à la tête du Nigéria. les verdicts sont en faveur du leader du Parti démocratique du peuple (PDP), Jonathan Goodluck, qui a obtenu 22 millions des voix. Quant à son principal rival Muhammadu Buhari, originaire du nord du pays, à majorité musulmane, la commission électorale lui accorde environ 12 millions de suffrages. Malgré tout le calme qui a accompagné ces élections, tout le pays ne semble pas unanime sur les résultats pourtant pour rendre ces élections la plus transparente possible des mesures ont été prises comme la mise en place d’un fichier électronique et la refonte de la liste électorale qui a permis de supprimer les morts et les centaines de milliers d’électeurs fantômes. Ceci a d’ailleurs valu l’opinion favorable de certains observateurs qui ont donc jugé l’élection 2011 plus honnête que la précédente, en 2007. Toutefois les suffrages obtenus par Goodluck dans certains Etats laissent planer quelques doutes. En effet dans l’État d’Akwa Ibom il obtient 95% des voix et dans celui de Bayelsa, son État natal, il s’adjuge un score de 99,63%. «De tels chiffres au-dessus de 95% paraissent inventés et posent de graves interrogations sur la crédibilité de l’élection» s’exclame Jibrin Ibrahim, du Centre pour la démocratie et le développement. Des accusations que partagent bien les partisans de Buhari et qui contredit aussi le très fort clivage géographique et religieux des 120 millions de Nigérians entre le Sud chrétien et le Nord musulman. En espérant que le Nigéria, l’un des géants de l’Afrique de l’ouest et miné souvent par des guerres civiles, ne tombe pas dans les travers ivoiriens de la période postélectorale.