Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a effectué une visite surprise dans l’extrême nord du Niger, pour passer les fêtes du Nouvel An avec les militaires de l’opération Barkhane qui traquent les groupes djihadistes au Sahel.
Auparavant, Le Drian s’était rendu au Tchad à bord d’un avion de transport militaire qui a atterri sur une piste flambant neuve de la base française en cours de construction à Madam. Perdue dans un désert de sable à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libyenne, cette base va constituer le futur poste avancé de l’opération anti-islamiste Barkhane.
«Nous voulons montrer ainsi, en ce début 2015, notre détermination à lutter contre les djihadistes, les terroristes qui veulent transformer cette ancienne route caravanière en route de violences et de trafics», a-t-il déclaré dans son allocution à l’occasion du Nouvel An.
Concernant la nécessité de trouver une solution politique à la crise libyenne, il a ajouté qu’«il faudra d’abord une feuille de route globale sur la Libye. On ne pourra pas traiter le sud libyen avant». Tout en insistant sur d’éventuelles opérations militaires que réclament les pays voisins comme le Tchad.
Il a tiré la sonnette d’alarme sur la situation en Libye, qu’il entend aborder avec les présidents tchadien, nigérien et malien lors de cette tournée.
«En 2015, l’Union africaine, les Nations unies et les pays voisins devront se saisir de cette question sécuritaire brûlante », a-t-il anticipé dans le Journal du Dimanche.
Déjà le 31 décembre 2013, Le Drian avait fêté le Nouvel An à Gao avec l’armée française, lorsque les jihadistes avaient été chassés quelques mois plus tôt, et le 31 décembre 2012 lors du retrait du contingent de l’Hexagone d’Afghanistan.