Le domicile de l’opposant gabonais Jean Ping à Libreville a été pris d’assaut lundi par un groupe de jeunes, dont certains ont été arrêtés et conduits à la police.
Selon M. Ping, cette attaque est survenue le matin aux alentours 8H 30. « Une bande de 200 jeunes, des loubards du régime, sont venus nous agresser à coups de cailloux, ils ont allumé un feu, cassé les vitres », a-t-il déclaré tout en reprochant à la gendarmerie nationale d’être restée inactive face à cet incident. Il a ajouté avoir fait appel à ses militants qui, après avoir « livré bataille », ont pu capturer 15 personnes parmi les agresseurs qui ont été remis à la police judiciaire.
Pour M. Ping, les jeunes qui s’en sont pris à son domicile ont certainement été envoyés par le régime du président Ali Bongo auquel il est opposé. « Ils ont été payés 5.000 Francs CFA (9 dollars) chacun » pour venir vandaliser sa maison, a affirmé l’ancien président de la commission de l’Union Africaine (UA), dénonçant « le comportement d’un Etat-voyou ».Il était un allié politique et proche du feu président Omar Bongo Odimba, avant de basculer dans l’opposition après l’arrivée au pouvoir du fils de ce dernier.
Depuis quelques mois, la grogne sociale monte au Gabon, l’opposition haussant notamment le ton pour réclamer le départ du président Ali Bongo qui a succédé à son père Omar en 2009. Le 20 décembre dernier, une manifestation de l’opposition à Libreville a dégénéré en violences, faisant au moins un mort et plusieurs blessés. 101 manifestants ont été arrêtés lors de ce soulèvement, et comparaissent actuellement devant la justice, pour « troubles à l’ordre public ».