Le chef de la Commission électorale nigériane Attahiru Jega a affirmé lundi que le Nigéria était prêt pour organiser les élections présidentielle et législative le 28 mars prochain. Cette déclaration peine à convaincre alors que la situation sécuritaire dans le pays reste préoccupante.
Les élections seront libres, justes, crédibles et pacifiques. Attahiru Jega assure que sa commission a fait tout ce qui était humainement possible pour cela, y compris dans la région particulièrement sensible du nord-est du pays en proie aux violences causées par l’insurrection Boko Haram et où des centaines de personnes ont été déplacées, obligées de fuir les combats. Attahiru Jega assure que des cartes d’électeurs ont été mises à la disposition des déplacés dans les camps dans cette région et que les lecteurs de cartes, qui scannent les empreintes digitales et dont ce sera la première utilisation, ont été suffisamment testés et empêcheraient les fraudes.
Au total, 81% des cartes d’électeurs auraient été distribuées dans le pays. Mais toutes ces belles déclarations ne suffisent pas à faire oublier la situation sécuritaire inquiétante. Les élections nigérianes ont souvent été marquées par des épisodes. Toutes les élections organisées depuis le retour de la démocratie en 1999, c’est-à-dire en 2003, 2007 et 2011, ont été le théâtre de flambées de violences. Et selon un bilan de la Commission nationale des droits de l’homme, la campagne actuelle a été la cause de violences qui auraient fait une soixantaine de morts entre décembre et février.
De toutes les sources d’inquiétudes, c’est l’ampleur prise par Boko Haram qui est la plus grande. Les élections avaient été une première fois retardées une semaine avant leur tenue le 14 février dernier, justement parce que les forces de l’ordre, mobilisées contre Boko Haram, n’auraient pu assurer la bonne tenue du scrutin. Même si aujourd’hui, et malgré des succès de l’armée nigériane, la situation est loin d’être réglée, Attahiru Jega assure que ces élections se passeront beaucoup mieux que celles de 2011 dont les violences avaient causé la mort d’un millier de personnes.