Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a réaffirmé que toutes les personnes responsables d’exactions lors de la crise postélectorale de 2010–2011 comparaîtront devant la justice ivoirienne. Autrement dit, le dirigeant ivoirien reste opposé à tout nouveau transfèrement à la Cour Pénale Internationale (CPI).
Il a voulu montrer la fermeté de sa position alors qu’il se réunissait avec certains délégués des familles des victimes de la crise postélectorale. « Je trouve inadmissible que ces personnes qui ont tué, qui ont brûlé des gens, qui ont violé des femmes, se conduisent aujourd’hui comme s’ils étaient des anges, comme s’ils n’avaient rien fait. Ce n’est pas acceptable », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que « nous allons continuer de juger ceux qui ont commis ces crimes et ils doivent être jugés en Côte d’Ivoire. Personne n’ira à la CPI ».
Un discours on ne peut plus clair alors que la CPI ne cesse de réclamer le transfèrement de Simone Gbagbo à la Haye au motif que les instances judiciaires de cet Etat ouest-africain n’ont pas la capacité de juger des crimes de sang ou de génocide au cours desquels plus de 3000 personnes sont mortes lors de la crise postélectorale ivoirienne.
Alassane Ouattara a demandé aux partisans de Laurent Gbagbo de « demander pardon » aux victimes pour leurs actes sans quoi aucune grâce présidentielle n’est envisageable. Une condition qui n’a pas manqué de susciter plusieurs points d’interrogation dans le camp des avocats de la défense. De leur avis, c’était à la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation d’initier une démarche de pardon.