La validation mardi, par la Cour constitutionnelle (CC) de la candidature controversée du chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat présidentiel suscite une large polémique au Burundi et au sin de la communauté internationale.
La Cour Constitutionnelle a été sollicitée la semaine dernière par le Sénat, pour se prononcer sur l’interprétation juridique des articles 96 et 302 de la Constitution relatifs au nombre de mandats présidentiels.
Selon le communiqué publié par la CC, «le renouvellement une seule et dernière fois de l’actuel mandat présidentiel au suffrage universel direct pour cinq ans, n’est pas contraire à la Constitution du Burundi».
La CC confirme ainsi la position de la mouvance présidentielle qui ne comptabilise pas le premier mandat du président Nkurunziza entamé en 2005, dans la mesure où il était désigné par la Parlement, sans passer par l’élection au suffrage universel comme ce fut le cas en 2010.
Le président de la CC, Charles Ndagijimana, a donné d’autres explications à travers les médias, selon lesquelles, «les mandats qui sont prévus dans l’article 96 n’ont rien à avoir avec le mandat qu’on retrouve dans l’article 302». Ce dernier article institue, d’après la CC, «un mandat spécial qui était tout à fait différent de celui qui est énoncé dans l’article 96». L’article 96 prévoit l’élection au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
En revanche, pour l’opposition, toutes ces raisons sont des échappatoires et confirment la conviction que la CC agit sous les ordres du régime au pouvoir.
Déjà, le lundi 04 mai, le vice-président de la Cour qui a refusé de signer la décision de la CC avant de fuir le pays, a confié à une agence de presse occidentale, que la décision de valider la candidature de Nkurunziza pour un troisième mandat, «a été imposée de l’extérieur» et que les sept juges de la Cour étaient contraints de la signer, sinon ils risquaient pour leur vie.
Entre temps, le pays est toujours en proie à des manifestations contre la candidature du président Nkurunziza. Un dernier bilan des confrontations entre les manifestants et les forces de l’ordre fait déjà état de 13 morts et de nombreux blessés et la situation risque à tout moment de s’embraser pour mettre le pays à feu et à sang.