Un mois après l’annonce d’un accord de paix par les autorités maliennes, la rébellion touareg a finalement signé l’accord ce samedi.
L’absence des représentants de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) avait considérablement affaibli l’accord, négocié depuis de longs mois par la communauté internationale, et signé le 15 mai à Bamako.
Les membres de la CMA, les groupes armés, touareg ou djihadistes qui contrôlent encore plusieurs localités du territoire malien et sont à l’origine des troubles qui déstabilisent le nord du pays depuis 2013. Ils avaient paraphé l’accord négocié mais exigeaient pour le signer, des discussions supplémentaires, estimant que le texte était « très en deçà de leurs revendications ».
L’accord prévoit la création d’assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct, mais, comme le souhaitait le pouvoir, il ne s’agit ni autonomie ni fédéralisme.
L’accord signé vise à instaurer une paix durable dans le nord du pays, territoire de nombreuses rébellions touareg. En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire et en base d’opérations djihadistes, jusqu’au lancement par la France de l’opération Serval en janvier 2013. Bien que les djihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région par l’opération Serval relayée depuis août 2014 par « Barkhane », des zones entières échappent toujours au contrôle des autorités maliennes comme des forces onusiennes.
Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a fait savoir qu’il se rendait lundi au Mali « pour marquer la présence et le soutien de la France à cet accord ». Dans une tribune publiée vendredi dans le journal Le Monde, les ministres des affaires étrangères français et néerlandais avaient encouragé la rébellion à franchir le pas et les pays européens à soutenir davantage la force de l’ONU au Mali.