A une semaine de la présidentielle controversée, le président ougandais Yoweri Museveni a entamé ce mardi à Bujumbura une délicate médiation de dernière chance, dans la crise burundaise.
Mandaté par les chefs d’Etat de la région de l’Afrique de l’est (EAC), le président Museveni, doyen des dirigeants de la région, est conscient que la tâche qui lui est confiée ne sera pas chose aisée. En effet déjà deux médiateurs des Nations Unies ont abandonné leurs médiations en raison des positions fortement tranchées des parties en conflit.
« Nous attendons beaucoup plus de Museveni, non pas comme facilitateur ou médiateur, mais comme garant de l’accord d’Arusha puisque c’était lui qui était président de l’initiative régionale pour la négociation de cet accord », a déclaré Léonce Ngendakumana, un des principaux opposants à Nkurunziza.
En face, le principal conseiller en communication du président Nkurunziza, Willy Nyamitwe, a déclaré qu’il attendait du président Ougandais Museveni de convaincre l’opposition de revenir dans le jeu électoral.
« C’est un facilitateur qui connaît la région, qui connaît le Burundi et qui est sage. Nous attendons qu’il parvienne à convaincre le reste de l’opposition radicale qui veut toujours pratiquer la chaise vide. Pour atteindre et arriver au pouvoir, il faut passer par la voie des urnes », dira –t-il.
Au pouvoir depuis 1986, Museveni est lui-même accusé de vouloir s’accrocher au pouvoir en se représentant en 2016 en Ouganda.
Le président ougandais doit rester 24 heures à Bujumbura, et devrait rencontrer également les anciens chefs d’Etat burundais, qui ont eux aussi demandé le départ de Pierre Nkurunziza.
Depuis deux mois et demi, des violences meurtrières, un coup d’Etat manqué et désormais des affrontements entre l’armée et des rebelles, plongent le Burundi dans une crise.
La candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat est l’élément de désaccord entre le gouvernement en place et l’opposition.
Ses adversaires jugent cette candidature anticonstitutionnelle et contraire à l’Accord de paix d’Arusha qui avait permis de mettre fin à la longue guerre civile burundaise (1993-2006) ayant fait quelques 300.000 morts.