Le médiateur ougandais qui tentait de mettre fin à la crise qui dure depuis avril le Burundi, a finalement quitté lundi le pays, en ajournant sine die les pourparlers entre le gouvernement et l’opposition à la veille du scrutin présidentiel, à cause de l’absence du camp gouvernemental aux discussions.
Pas un ministre, ni un représentant du parti au pouvoir ou de ses alliés n’a répondu à la convocation du ministre ougandais de la Défense. Or la question qui était censée être mise sur la table était celle du calendrier électoral et d’un nouveau report de la présidentielle.
Au premier jour, jeudi 16 juillet, le ministre ougandais de la Défense avait déjà attendu le camp présidentiel, toutes les parties étaient convoquées à 14h. Finalement les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères, le porte-parole du CNDD-FDD et tous leurs alliés ne sont arrivés que deux à trois heures plus tard. « Nous n’avons pas été informés », avaient-ils expliqué.
Les discussions commencent et les accusations réciproques aussi. Les prises de paroles sont interminables. La médiation – elle – fait tout pour aller vite et établir les thématiques à aborder. Pour l’opposition, la première urgence, c’est de reporter la présidentielle. Mais un communiqué couperet du gouvernement tombe alors que ses délégués viennent de rentrer dans la salle. Il appelle les Burundais à aller voter le 21 juillet.
Il faudra attendre samedi, troisième jour des négociations, pour que l’ordre des priorités soit établi. Dix points, puis quatre : sécurité, calendrier électoral, gouvernement d’union national et troisième mandat. La sécurité et le retour des réfugiés en premier, selon le souhait du gouvernement.
L’opposition bataille peu et n’a qu’une hâte, en arriver au débat sur le calendrier électoral. Alors que le sujet doit être mis sur la table, le gouvernement brandit un document signé par plusieurs partis d’opposition et publié depuis plusieurs jours, qui annonce la création prochaine d’un conseil national. Le gouvernement y voit l’équivalent d’une tentative de putsch. Le camp présidentiel obtient un premier ajournement jusqu’à dimanche pour consultation et finalement ne se présente pas.