L’ex-ministre de la défense bissau-guinéen, Baciro Dja a été investi Premier ministre ce jeudi après-midi, dans la foulée de sa nomination par le président José Mario Vaz et ce malgré la contestation du parti au pouvoir, le PAIGC, qui réclame la reconduction de son prédécesseur.
La nomination de Dja, 39 ans, a été annoncée dans un décret du président José Mario Vaz publié jeudi après-midi, avec effet immédiat. Une décision qui démontre de facto le rejet de la demande du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC).
« Le pays traverse un moment particulier de son histoire politique et démocratique. Pour cela, j’appelle tous les organes de souveraineté et la société civile à s’engager à assumer leurs responsabilités pour garantir la stabilité de la Guinée-Bissau », a déclaré Baciro Dja à l’occasion de sa prestation de serment lors d’une cérémonie en présence du chef de l’Etat, de diplomates en poste à Bissau et de la presse.
Le nouveau premier ministre a promis ouvrir un dialogue franc et sincère pour la recherche d’une solution concertée et durable pour la Guinée-Bissau.
Le président Vaz, qui ne s’était pas exprimé depuis plusieurs jours en public, a expliqué avoir choisi comme Premier ministre M. Dja parce qu’il connaît parfaitement le pays.
La gestion des affaires de l’Etat implique une prise de décision qui ne plaît pas toujours, a déclaré le président Vaz, ajoutant que l’heure est au changement du pays, au changement des comportements.
Il a déclaré lancer un appel à tous les Bissau-Guinéens pour qu’ils contribuent à la relance de leur pays.
Par deux fois, le PAIGC a proposé au chef de l’Etat la reconduction à ce poste de Domingos Simoes Pereira, destitué le 12 août, à la suite d’un bras de fer au sommet de l’Etat.
M.Pereira est le président du PAIGC, dont sont aussi membres le chef de l’Etat Vaz et le nouveau Premier ministre Dja.
Selon leurs entourages, MM. Vaz et Pereira ne s’entendaient pas depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays.
Aussitôt annoncée, la nomination de M. Baciro a été contestée par le PAIGC, qui a appelé ses militants à un rassemblement de protestation jeudi en fin d’après-midi à Bissau, la capitale du pays.
Les partisans du chef de l’Etat invitaient de leur côté à un meeting de soutien en faveur de M. Vaz.
Les deux manifestations ont été annulées à la demande de la police, pour raisons de sécurité, parce qu’elles présentaient des risques de troubles à l’ordre public, selon M. José Antonio Marques, le commissaire principal de Bissau.