Maître Mbaye Jacques Ndiaye, un avocat sénégalais a porté plainte contre l’actuel président tchadien Idriss Deby Itno devant le tribunal spécial africain qui juge à Dakar son prédécesseur Hissène Habré.
Selon l’auteur de la plainte, cité par la radio française RFI, sa plainte a été déposée mercredi auprès des Chambres africaines extraordinaires (CAE), un tribunal spécial créé en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA) et devant lequel doit reprendre lundi prochain le procès de M. Habré.
Il s’agit d’une plainte pour les crimes de génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures, à l’initiative de certaines victimes, a affirmé Me Ndiaye, qui dit agir pour le compte de plaignants sont tchadiens.
Interrogé à ce sujet, le tribunal spécial a simplement confirmé le dépôt de la plainte, déclinant tout détail dans l’immédiat. Une plainte a effectivement été déposée hier (mercredi) au greffe des CAE, elle vise M. Deby, a-t-on dit.
Selon Me Mbaye Jacques Ndiaye, les faits reprochés à Idriss Deby Itno se sont déroulés en 1990, avant le 1er décembre, date à laquelle il a renversé Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de juin 1982 à décembre 1990 puis a été contraint à l’exil après avoir été chassé du pouvoir.
Idriss Deby Itno, était à l’époque son ancien chef de l’armée.
Entre 1982 et 1990, la répression du régime a fait 40.000 morts, selon les estimations d’une commission d’enquête tchadienne.
Selon RFI, les faits dénoncés dans la plainte déposée par Me Mbaye Jacques Ndiaye remontent à 1990, juste avant la prise de pouvoir par l’actuel président tchadien. Les plaignants accusent Idriss Deby d’avoir torturé et exécuté des prisonniers de guerre entre Tiné et Abéché, alors qu’il était reparti au maquis.
L’avocat a accusé le président Deby d’avoir personnellement commis des actes répréhensibles. Des actes de torture.
Il a tué, personnellement, des individus. Ce sont des personnes qui ont été torturées, qui ont été exécutées, brûlées à vif et jetées aux animaux sauvages, a-t-il expliqué, précisant cependant ne pas être en mesure d’évaluer le nombre de victimes.
Le procès de Hissène Habré devant les CAE s’était ouvert le 20 juillet, puis avait été ajourné le lendemain jusqu’au 7 septembre, afin de donner le temps à trois avocats commis d’office pour la défense de prendre connaissance du dossier.
M. Habré, qui récuse le tribunal spécial, a refusé de s’exprimer devant lui et a interdit à ses avocats de se présenter devant lui.