Le nouveau Premier ministre bissau-guinéen Baciro Dja, dont le gouvernement a été investi lundi, a annoncé ce mercredi sa démission à la suite de l’invalidation par la Cour suprême de sa nomination en août, a-t-on appris de sources officielles.
Cette démission replonge le pays ainsi dans la crise politique qui a été déclenchée par la destitution par le président José Mario Vaz de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, en poste depuis 14 mois, en arguant d’une crise de confiance au sommet de l’Etat. « Le président de la République vient de m’informer que la Cour suprême avait déclaré inconstitutionnelle ma nomination au Poste de Premier ministre, par conséquent je me retire de mes fonctions. Je vais dans mon bureau pour formaliser ma décision », a déclaré M. Dja aux journalistes à la sortie d’une audience avec le chef de l’Etat. Bien avant, la Cour suprême avait été saisie d’un recours du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire au Parlement, contre le décret de nomination du nouveau Premier ministre le 20 août. A l’époque cette juridiction avait déclaré le décret présidentiel inconstitutionnel de façon formelle et matérielle. Par huit voix sur douze, les membres de la plus haute juridiction du pays ont estimé que ce décret contrevenait à la Constitution, selon laquelle le poste de Premier ministre revient au chef du parti vainqueur des législatives. M. Baciro Dja n’étant pas chef du parti vainqueur des législatives.
Le PAIGC, auquel appartiennent à la fois le président et les deux Premiers ministres, avait rejeté la destitution de M. Pereira. Mais M. Dja était néanmoins parvenu à former un gouvernement, annoncé lundi, grâce à un accord avec le Parti de la rénovation sociale (PRS), deuxième parti au Parlement avec 41 députés sur 102 et le ralliement d’au moins une dizaine de membres du PAIGC. Le désaccord entre MM. Vaz et Pereira portait notamment sur le choix du futur chef des forces armées.