La médiation africaine menée au Burkina Faso, par le président sénégalais, Macky Sall poursuit ses négociations avec le général Diendéré, chef des putschistes qui ont fait tomber jeudi dernier, le gouvernement de transition et son président Michel Kafando.
Cependant, le projet d’accord politique que proposent les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la sortie de crise du Burkina Faso et qui amnistie les putschistes et permet aux pro-Compaoré de se présenter à la présidentielle, est d’ors et déjà rejeté par une grande partie de la population. Cette dernière ne cache pas sa rogne et se prépare à de nouvelles manifestations.
La tension est toujours vive à Ouagadougou, au lendemain de l’annonce dimanche par la médiation de la CEDEAO d’un «projet d’accord politique de sortie de crise». Ce texte prévoit notamment la participation aux élections des candidats de l’ancien régime de Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014, et l’amnistie des putschistes. Dès l’annonce de ce projet, des leaders de la société civile et de l’ancienne opposition sous le régime de Blaise Compaoré, actuellement réfugié en Côte d’Ivoire, ont exprimé leur colère, qualifiant de «honteux» les propositions de la CEDEAO.
Lundi matin, des habitants de Ouagadougou se montrent très critiques, promettant de nouvelles manifestations. « On n’a plus confiance dans la CEDEAO. On veut sortir (dans la rue), prendre notre destin en main. Les corps (des manifestants tués) ne sont même pas enterrés et on amnistie. On va tout barricader ! », crie Adama Traoré, un agent de bureau d’une trentaine d’années.
Un bon nombre d’habitants de la capitale burkinabè réclament d’ailleurs la dissolution du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) auteur du putsch militaire contre le gouvernement de transition.