Plusieurs dirigeants de l’opposition congolaise qui avait été bloqués dimanche par les autorités à Pointe-Noire, dans le sud du Congo, ont pu regagner Brazzaville dans la soirée, selon un porte-parole de l’opposition.
« L’interdiction et les poursuites judiciaires que le procureur voulait intenter contre nous ont été levées sans autre forme de procès. J’ai accompagné les amis à l’aéroport. Ils ont tous regagné Brazzaville pour préparer le meeting déterminant du 20 octobre », a déclaré Mabio Mavoungou Zinga, porte-parole du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad).
Le Frocad et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) sont deux plates-formes d’opposition qui dénoncent comme un coup d’État constitutionnel le référendum convoqué pour le 25 octobre prochain. L’IDC et le Frocad ont donc appelé à un nouveau rassemblement à Brazzaville le 20 octobre.
Samedi, les deux mouvements ont tenu un meeting à Pointe-Noire, deuxième ville du Congo, devant plusieurs de leurs dirigeants au cours duquel quatre manifestants ont été blessés par balles par un policier.
Selon l’opposition, cinq chefs de file de ces deux mouvements, Guy-Brice Parfait Kolélas, André Okombi Salissa (IDC), Clément Miérassa, Pascal Tsaty Mabiala et Claudine Munari (Frocad) ont été bloqués par les forces de l’ordre dimanche alors qu’ils voulaient se rendre à Dolisie, la troisième ville du pays, pour une nouvelle manifestation.
Selon une source judiciaire, l’interdiction de quitter la ville avait été donnée par le procureur de Pointe-Noire en vue de faire avancer une enquête sur les violences de la veille.
Après le refoulement du convoi des opposants à la sortie de Pointe-Noire, plusieurs dizaines de leurs militants avaient bloqué la circulation et brûlé des pneus dans le quartier de Nkouikou. Le calme est revenu en fin d’après-midi après l’intervention des gendarmes.
« On voulait nous faire porter la responsabilité des évènements qui se sont produits au meeting de samedi, alors que nous en sommes bel et bien des victimes », a déclaré Mavoungou.
En quête d’un nouveau mandat, le président sortant Denis Sassou Nguesso (72 ans) qui a dirigé le pays à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il avait perdues, a introduit un projet de nouvelle Constitution devant lui permettre de se représenter en 2016 en faisant sauter les deux verrous de la loi fondamentale actuelle qui l’en empêchent. Revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une violente guerre civile, Sassou Nguesso a été élu président en 2002 et réélu en 2009.
La Constitution actuelle limite à deux le nombre de mandats que peut exercer un chef de l’État et à 70 ans l’âge maximal pour être candidat à la présidentielle.