Pour la première fois depuis l’indépendance de la Tanzanie le 9 décembre 1961, les Tanzaniens ne vont pas se rassembler pour assister à des discours, des danses traditionnelles et des défilés militaires. Les festivités seront remplacées par une campagne nationale de nettoyage.
Le président John Magufuli a souhaité que les populations se réunissent pour nettoyer les marchés, les écoles et les espaces publiques, assurant que suite à l’annulation de la fête nationale, l’argent économisé sera utilisé pour le bien-être social et pour approvisionner les hôpitaux.
Pour Magufuli, il est honteux de dépenser autant d’argent pour des festivités quand le peuple meurt des suites de choléra. La Tanzanie a souffert le mois dernier d’une grave épidémie avec environ 5000 cas enregistrés, dont 3500 cas rien qu’à Dar es Salaam, la capitale du pays.
La maladie a fait au moins 74 victimes selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’annulation de la fête nationale est la dernière mesure d’austérité en date, annoncée par le chef de l’Etat depuis sa prise de fonction il y a presque trois semaines. Le chiffre des économies réalisées grâce à cette décision n’a pas été révélé.
La semaine dernière, le président a ordonné que le coût d’une fête organisée pour inaugurer le nouveau parlement soit réduit à 7000 dollars au lieu des 100.000 prévus initialement. Il a signalé que l’argent devrait être utilisé pour acheter des lits pour l’hôpital public après une visite surprise dans cet établissement. Il avait retrouvé les patients allongés sur le sol, sans surveillance, dans un environnement qu’il a jugé insalubre.