Les Rwandais sont invités les 17 et 18 décembre à un référendum sur une révision constitutionnelle qui devrait permettre à l’actuel président Paul Kagame de postuler pour un troisième mandat consécutif, a annoncé le gouvernement.
« Le conseil des ministres a approuvé l’instruction présidentielle fixant la date et l’objet du référendum », a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué publié sur son compte Twitter à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire.
« Les Rwandais se trouvant à l’étranger voteront le 17 décembre et ceux qui résident au Rwanda le 18 décembre », précise le communiqué.
Le Sénat rwandais avait adopté à l’unanimité fin novembre, après la Chambre des députés fin octobre, une réforme de la Constitution de 2003 permettant au président Kagame de briguer un nouveau mandat en 2017, ce que lui interdisait la loi fondamentale actuelle.
Afin d’être définitivement adoptée, cette réforme doit être soumise à un référendum dont l’issue laisse peu de place finalement au suspense compte tenu de la faiblesse de l’opposition.
Le texte voté par le Parlement rwandais fait passer de sept à cinq ans la durée du mandat présidentiel, tout en maintenant la limite du nombre des mandats à deux. Mais la nouvelle disposition n’entrera en vigueur qu’à l’issue d’un nouveau septennat transitoire entre 2017 et 2024, pour lequel le président en exercice reste éligible, de même qu’ensuite pour les deux quinquennats prévus. Ce qui pourrait potentiellement permettre à Paul Kagamé de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Les autorités rwandaises affirment que cette révision est le fruit d’une initiative populaire, car environ 3,7 millions de Rwandais ont signé des pétitions demandant un maintien au pouvoir de M. Kagame, 58 ans quidirige le Rwanda depuis que sa rébellion tutsi a mis fin au génocide en 1994 et chassé les extrémistes Hutu.
Mais de nombreux observateurs doutent de la spontanéité du mouvement populaire et y voient une manœuvre orchestrée par les autorités.