Un groupement composé d’opposants et d’acteurs de la société civile congolaise a exigé samedi dernier à Kinshasa, la publication d’un nouveau calendrier électoral « consensuel », à un an d’une présidentielle devenue incertaine en République démocratique du Congo.
A ce jour, aucune date n’est fixée pour la présidentielle qui doit permettre d’élire le successeur du président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter, et dont le mandat s’achève fin décembre 2016.
« Nous exigeons le déblocage du processus électoral, par la publication au plus tard le 31 janvier 2016, d’un calendrier électoral consensuel, respectant le délai constitutionnel pour l’élection du prochain président et intégrant la mise à jour du fichier électoral » dont le « démarrage » doit intervenir « au plus tard le 10 février 2016 », a déclaré le porte-parole du « Front citoyen 2016 », au cours de la présentation officielle de cette nouvelle plate-forme.
Le « Front citoyen 2016 » regroupe plusieurs composantes: le parti historique d’opposition, UDPS; la Dynamique de l’opposition, fédération active depuis plusieurs mois et regroupant des opposants de plus ou moins longue date à Kabila; le G7, groupe de sept partis qui ont claqué la porte de la majorité en septembre dernier, mais aussi les membres de la société civile et défenseurs congolais des droits de l’Homme.
Pour eux, le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, « ne fait plus mystère de son intention délibérée de renverser le régime constitutionnel en vigueur pour se maintenir » à la tête du pays au-delà du terme de son mandat.
« La paix, l’unité et la stabilité de la RDC sont gravement menacées. La République est en péril » a déclaré le groupe qui invite le peuple à faire usage de l’article 64 de la constitution.
L’article 64 de la constitution congolaise dispose que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions » de la loi fondamentale.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection de Kabila en novembre 2011. L’opposition le soupçonne depuis plusieurs mois, de chercher à tout faire pour se maintenir en poste.