Le président congolais Denis Sassou Nguesso qui fait face à une contestation populaire de plus en plus importante, a décidé mardi de raccourcir le calendrier électoral afin de convoquer la présidentielle dans le courant du premier trimestre 2016.
Justifiant cette volonté d’anticiper le scrutin par la nécessité de mettre en œuvre « la nouvelle dynamique institutionnelle », le chef d’Etat congolais pourrait subir les critiques de ses opposants et plus globalement de la population congolaise. L’exemple de l’ancien président burkinabé, Blaise Compaoré qui a été chassé du pouvoir en 2014 par une révolte populaire, est encore présent dans les esprits.
Aux termes de la nouvelle Constitution, promulguée de force en novembre dernier par Denis Sassou Nguesso, le scrutin présidentiel devait normalement avoir lieu en juillet 2016. L’adoption de ce nouveau texte avait ainsi fait sauter les deux seuls verrous légaux qui interdisaient auparavant au chef d’Etat congolais de briguer un troisième mandat présidentiel: la limite d’âge et celle du nombre de mandats consécutifs.
En actionnant ce changement constitutionnel, le dirigeant congolais s’était mis à dos une grande partie de la population congolaise, mais aussi une partie de la communauté internationale qui ne reconnaît d’ailleurs toujours pas la nouvelle loi fondamentale adoptée en novembre.
Pour les observateurs, ce nouveau changement de calendrier électoral vise principalement à raccourcir d’au moins quatre mois le temps qui sera consacré à l’organisation et aux préparatifs pour l’élection présidentielle.
Le but étant au final que le président Denis Sassou Nguesso puisse rapidement affaiblir la contestation populaire et se prémunir contre toute tentative qui pourrait fragiliser ses plans électoraux. En effet, plus le calendrier électoral sera long, plus l’opposition congolaise aura de temps pour s’organiser et se préparer à riposter aux plans établis par Sassou Nguesso.